“On ne mord pas par instinct, on mord parce qu’on n’a plus rien à perdre.”
La phrase claque en ouverture comme un avertissement : TH3ORY ne vient pas faire de la figuration.

Avec « Rottweiler », le projet signe un single coup-de-poing, viscéral et frontal, qui s’inscrit dans la mouvance montante du cyber nu metal. Entre production industrielle survoltée, guitares saturées et nappes électroniques abrasives, le morceau aligne une tension constante, sur le fil du rasoir.
Les couplets rappés, nerveux et tendus, débouchent sur des refrains massifs, où l’impact sonore se mêle à une urgence émotionnelle palpable. On pense à Fever 333, Stray From The Path, ou encore à la brutalité digitale d’un Mick Gordon sur la B.O. de DOOM. Des références que TH3ORY n’hésite pas à revendiquer — mais plutôt que de les imiter, il les digère pour mieux imposer sa propre patte sonore.
Car derrière la violence apparente, il y a un discours. « Rottweiler » parle de résistance, de cet instant charnière où la rage ne détruit plus, mais reconstruit. Là où la morsure devient une forme de libération, un refus de se taire ou de plier encore une fois.
Taillé pour la scène comme pour une écoute au casque, le morceau frappe fort — tant par son mix chirurgical que par l’intention qu’il porte. TH3ORY transforme la douleur en énergie brute, et signe un titre aussi cathartique que redoutablement efficace.

