Les frères Honnet, Anthony aux claviers et Davy à la batterie, viennent de lâcher leur premier extrait d’un nouvel album à venir, et ce premier jet s’appelle « IV Chord Junky ». Ce qui frappe immédiatement, c’est la présence de Robben Ford sur ce titre. L’association entre le travail rythmique et harmonique des Honnet et le jeu de guitare de Ford donne une matière sonore dense, un mélange où le jazz, le funk et des teintes gospel se rencontrent sans se marcher sur les pieds. L’enregistrement de ce morceau, comme on peut le deviner à l’écoute, a été mené dans des conditions qui rappellent les sessions d’antan. Il y a cette volonté de capter l’interaction directe entre les musiciens, sans trop de couches de production qui viendraient gommer l’énergie brute. Anthony Honnet utilise l’orgue Hammond et des synthés basse, tandis que Davy assure la pulsation avec une batterie et des percussions qui ancrent solidement le groove. C’est une approche qui privilégie l’authenticité du moment capturé, une démarche appréciable dans le paysage musical actuel.
Le contexte de la collaboration avec Robben Ford

L’arrivée de Robben Ford sur un titre des Honnet Brothers n’est pas anodine. Ford, figure tutélaire du blues fusion, apporte cette texture harmonique et ce phrasé bluesy si reconnaissable qui vient dialoguer avec les structures plus orientées jazz-funk des frères. Ce genre de rencontre met en lumière la capacité des Honnet à se mouvoir dans des registres variés, tout en conservant une identité propre. On pense parfois à des formations qui ont su marier la complexité harmonique du jazz avec la puissance rythmique du funk, sans jamais tomber dans l’exercice de style pur. C’est une alchimie qui demande une grande maîtrise de l’instrumentation et une oreille attentive à l’équilibre général.
L’album D&A et les autres invités
« IV Chord Junky » n’est qu’un avant-goût de ce que contiendra l’album complet, intitulé *D&A*, prévu pour février 2026. Cet album semble dans une continuité de recherche stylistique, naviguant entre jazz, funk et des éléments de musiques du monde. La liste des collaborateurs annoncés donne une idée de l’ambition du projet : on retrouve Fred Wesley, dont la contribution aux cuivres est toujours un gage de profondeur rythmique, Philippe Sellam, Jean Marie Ecay et Stéphane Édouard. Ces noms suggèrent une richesse d’arrangements et une profondeur d’exploration harmonique qui dépassent le cadre du simple trio ou duo.
La scène et la perspective du live
La musique des Honnet Brothers, même lorsqu’elle est enregistrée avec soin, est clairement conçue pour être jouée en situation de concert. Le fait qu’ils aient déjà programmé une date au Café de la Danse avec Robben Ford en invité spécial confirme cette orientation. Ces performances en direct sont souvent l’endroit où l’on saisit pleinement la dynamique entre les musiciens, la manière dont ils interagissent sur des structures parfois complexes. L’énergie dégagée par ce premier single laisse présager des concerts où la précision technique se marie à une réelle implication physique dans le rythme. C’est dans ces moments que l’on comprend le mieux la notion de transmission et de liberté musicale que l’album est censé célébrer. Ce premier extrait pose donc des jalons solides pour la suite, confirmant que les Honnet Brothers continuent de bâtir leur répertoire sur des fondations solides, enrichies par des rencontres marquantes.
