Le nouvel album de Michael Schenker Group, intitulé Don’t Sell Your Soul , est arrivé, et pour quiconque suit la carrière du guitariste depuis ses débuts, c’est un nouveau jalon dans une discographie déjà bien fournie. Il faut se souvenir que Schenker, avec son phrasé si reconnaissable, a marqué durablement le hard rock, que ce soit avec Scorpions ou, plus tard, avec UFO. Ce nouvel opus s’inscrit dans la continuité de la trilogie commencée l’année précédente avec My Years With UFO , ce qui donne une perspective intéressante sur la manière dont l’artiste revisite son propre passé tout en proposant du nouveau matériel.
La continuité de la vision Schenker
Ce qui frappe immédiatement à l’écoute de Don’t Sell Your Soul , c’est cette fidélité à une certaine esthétique du hard rock, celle qui a fait la renommée de MSG dans les années 80. On retrouve ces riffs tranchants, cette utilisation caractéristique du vibrato, et une approche mélodique qui évite souvent les chemins les plus évidents. L’album semble avoir été conçu pour résonner avec l’ère où le guitar hero était au centre de la formation. Les onze pistes proposées, du titre éponyme à Surrender en clôture, maintiennent une énergie constante. Il y a une volonté claire de ne pas s’écarter des fondations posées il y a des décennies, mais plutôt de les consolider avec l’expérience acquise au fil des tournées et des enregistrements.
Les rouages de la production et les voix

La réalisation de cet album a été menée conjointement par Michael Schenker et Michael Voss, une collaboration qui semble avoir permis de sculpter un son à la fois puissant et clair. La section rythmique est assurée par des piliers de longue date : Bodo Schopf à la batterie et Barend Courbois à la basse, complétés par Steve Mann aux claviers et guitares additionnelles. L’élément vocal est particulièrement notable ici. Erik Grönwall assure la majorité des chants, apportant une tessiture et une puissance qui se marient très bien avec le style de jeu de Schenker. En plus de Grönwall, la présence de chanteurs invités comme Robin McAuley, Dimitri « Lia » Liapakis et Michael Voss lui-même sur certains morceaux ajoute des textures vocales variées, évitant une certaine uniformité qui pourrait parfois guetter les projets centrés sur un seul instrumentiste.
Placement dans le paysage actuel du hard rock

Face à la production actuelle, Don’t Sell Your Soul se positionne comme un disque qui ne cherche pas à suivre les tendances modernes du metal. Il s’agit d’un retour assumé à une formule éprouvée, celle du hard rock mélodique et technique. Si l’on devait établir des parallèles, on pourrait penser à certains travaux de groupes qui ont su maintenir une ligne de conduite similaire sans jamais trahir leurs racines, même si la comparaison directe reste difficile tant le jeu de Schenker possède une signature unique. L’album fonctionne comme une capsule temporelle, mais une capsule qui sonne étonnamment actuelle grâce à la qualité de l’enregistrement et l’engagement des musiciens présents. C’est un disque qui s’adresse directement aux amateurs de ce style précis, sans chercher à convaincre les néophytes par des artifices contemporains.
La sortie de cet album invite à réécouter l’ensemble de la période MSG, en plaçant ce nouveau travail dans la continuité d’une œuvre qui, malgré les années, conserve une cohérence stylistique remarquable.
