POLTERGEIST lâche enfin son nouvel EP, intitulé « NOISE CLUB », attendu pour le 17 octobre prochain, après avoir distillé deux premiers extraits. Ce projet se présente comme une plongée dans une odyssée post-club, une tentative de cartographier les restes de nos moments d’extase artificiels. L’artiste français semble vouloir traiter la culture club comme une sorte de rituel contemporain, oscillant entre le chaos et une forme de transe industrielle.
Le concept derrière le manifeste sonore
« NOISE CLUB » s’articule autour d’un concept assez radical, une exploration des ruines modernes. On sent une approche où chaque piste fonctionne comme un chapitre sensoriel autonome, tissant une narration qui convoque des psaumes électroniques et une atmosphère parfois martiale. L’intention semble être de décrire un monde où le mouvement physique devient une nécessité pour éviter l’effondrement, une sorte de danse existentielle face à la décompression sociétale. L’artiste s’inscrit dans une lignée où la musique électronique dépasse le simple divertissement pour toucher à une expérience plus viscérale, presque mystique, avec une production qui se veut brute et organique.
Héritages et influences assumées
L’ancrage de POLTERGEIST dans l’histoire de la musique électronique est assez clair. Les références citées vont de pionniers comme Kraftwerk à des figures plus contemporaines et sombres telles que Gesaffelstein, en passant par Vitalic et Paul Kalkbrenner. Cette filiation suggère une musique qui respecte l’héritage de la techno tout en y injectant une tension propre. Après une cinquantaine de dates en France et en Suisse, cet EP vient confirmer une trajectoire où le club est vu à la fois comme un lieu de refuge et un espace de confrontation. L’artiste semble vouloir confirmer une esthétique froide et lourde, déjà esquissée sur son premier album *Kämpfer*.
L’imagerie du clip et l’approche IA
Le clip accompagnant le single « Marche ou Rave » donne un aperçu de cet univers dystopique. Il met en scène des âmes cherchant l’extase pour échapper aux fantômes d’une société post-industrielle. Fait notable, la réalisation du clip a été confiée à l’artiste IA The Post War Idioma. Ce choix, motivé par le désir de retranscrire un univers futuriste sans les moyens d’une grosse production, s’inspire clairement de l’imagerie des clips de Chemical Brothers réalisés par Michel Gondry, mais aussi des travaux de David Szauder & Petr Vàlek. L’utilisation de l’intelligence artificielle ajoute une couche de hasard contrôlé, donnant au rendu final une allure de Berlin désaffecté, froid et mécanisé, où la vie peine à percer à travers les structures. Les costumes, notamment les cagoules, rappellent l’esthétique de Walter Van Beirendonck, renforçant cette atmosphère de rituel post-apocalyptique. L’arrivée de « NOISE CLUB » marque une étape importante dans la démarche de POLTERGEIST, invitant à confronter ces paysages sonores exigeants avec une écoute attentive.