Après une escapade en terres clissonnaises, me voilà de retour en Vendée, plus précisément aux Herbiers. Une ville surtout connue pour ses exploits footballistiques en Coupe de France ou encore pour les récents Championnats de France de cyclisme. Mais ce week-end, ce n’est pas de sport dont il est question. Place à la musique, avec la 2ᵉ édition du festival A Tché Fest’.
Organisé par l’association Bedame Productions, A Tché Fest’ revendique des valeurs fortes : culture locale, convivialité, accessibilité et vivre-ensemble. L’événement se tient dans un lieu de choix : le parc du Château de l’Étenduère, cadre historique pour des musiques bien actuelles.
L’ambiance est chaleureuse, sans artifices. Palettes transformées en salons, food trucks variés, stands de créateurs locaux et même un stand tatouage – tout est pensé pour créer un espace festif et familial. On croise enfants, parents et grands-parents partageant la même passion. C’est bon de voir un festival intergénérationnel.
Depuis 2022, année de création de l’association, nous œuvrons pour faire d’À TCHÉ FEST un rendez-vous incontournable, où la musique, les arts, les traditions et la bonne humeur se rencontrent.
Leur ambition ? Offrir un événement qui rassemble, soutient les initiatives locales et fait vibrer la communauté.
Le lieu du festival et là c’est la classe c’est sur le site du château de l’étenduaire, un lieu à l’histoire ancienne pour accueillir un festival de musiques actuelles.
Arrivé sur le site, direction l’entrée pour récupérer mon pass, et là c’est complètement à l’opposé du faste des dernières semaines au niveau des décors, ici pas de fioritures on reste simple et naturel, tout en donnant un rendu très agréable et une ambiance familiale (salon en palettes offrant un peu de répit et de convivialité aux festivaliers, food truck divers et variés offrant des prestations et saveurs différentes).
C’est toujours agréable de revenir à des festivals de tailles humaines où la simplicité et le côté familial sont de mises, agréable de voir différentes générations (enfants et anciens) partageant la même passion pour la musique.
La lourde tâche d’ouvrir l’édition de cette année revient au groupe Blissful (pour rappel ce groupe a été le finaliste du tremplin A tché fest, tremplin qui avait pour but de dénicher des talents pour compléter l’affiche de chaque journée et d’en assurer l’ouverture musicale auprès des festivaliers).
Le groupe a été crée en 2021 et comprenait à l’origine six membres, depuis le groupe se compose de quatre musiciens dont la moyenne d’âge est de 18 ans, c’est jeune mais ne dit on pas la valeur n’attend pas le nombre des années ?
Comme vous pouvez le voir avec notre galerie photo, le groupe a déjà son petit groupe de fan qui les suivent et ils échangent volontiers avec le public, on ressent qu’ils sont vraiment content et heureux de se produire sur cette scène ou des artistes confirmés vont prendre leur relais, au fil des titres de plus en plus de curieux se rapprochent de la scène lors de reprises telles que « Ça me vexe » de Mademoiselle K ou bien « Encore et encore » de Francis Cabrel.
Blissful est un groupe en devenir et qui mérite le détour, comme on a pu l’entendre sur leurs propres textes.
Après un intermède à flâner ici et là dans le festival pour voir les stands présents ce jour-là, il y avait un stand de tatoo, un stand de fringues, des stands de prévention et l’inévitable boutique du festival ou l’on pouvait retrouver un large choix de produits déclinés à l’image du festival, il y en avait pour tous les goûts et toutes les bourses.
C’est l’heure de la reprise et sous un soleil toujours aussi brulant se présente devant nous Bob’s not dead, auteur et compositeur qui chante la vie, l’amour et la révolte. Il traverse les concerts, les festivals et les bars avec pour seules armes, sa guitare sèche et la fameuse « Paulette » sa boîte à rythme.
C’est une personnalité tellement marquée et assumée, il peut naviguer à travers tous les styles musicaux avec sa gouaille tout en gardant l’identité propre à chaque genre mais à la sauce Bob’s not dead.
Chez lui pas de chichi, la communication avec le public se fait naturellement et c’est cette proximité avec la foule qui fait son succès, on a l’impression d’être là à discuter avec un pote qui tout à coup prend sa guitare et nous raconte des histoires.
Depuis bientôt deux décennies, Bob’s Not Dead dégaine ses mots comme d’autres sortent les crocs. Chansons sociales, coups de gueule politiques ou tendresses désabusées : il transforme chaque riff en uppercut et chaque refrain en manifeste.
Pour tous ceux qui ne connaissent pas encore l’artiste, filez chez votre disquaire et procurez-vous ces albums ou alors aller le voir en concert près de chez vous, vous ne serez pas déçus et en attendant plongez dans univers avec des titres comme « Jah Rastafarai », « Chanteur de bars », ou encore « Délit de sale gueule ».
C’est l’heure de l’un des groupes phares de cette soirée à savoir Les fatals picards, le groupe se lance dans une tournée pour fêter leur 25 ans (et oui un quart de siècle ça a de la gueule) et cet anniversaire a été fêté de très belles manières en compagnie du public ce soir-là.
Cette soirée compile 25 ans de carrière faites d’humour, de second degré, de textes engagés : on retrouve une setlist bien représentative du groupe passant en revue des titres plus ou moins récents mais toujours mythiques pour le public :, mention spéciale pour La sécurité de l’emploi, Bernard Lavilliers, Mon père était tellement de gauche, punk à chien, ….
Le groupe nous gratifiera également d’un medley reprenant pêle mêle Santiano, Macumba, le chemin de Kyo dans une ambiance bonne enfant dans la fosse.
A la vie à l’Armor s’élève dans les airs et fatalement comme dans la chanson apparait dans la foule un con avec son drapeau breton, il n’y a pas un festival en France où l’on ne voit pas flotter fièrement ce drapeau régional, je ne veux pas paraître complotiste mais méfiez-vous les amis les bretons sont partout, pour l’occasion le groupe sera rejoint par les 3 fromages montrant une fois de plus la franche camaraderie entre les artistes, c’est vraiment plaisant de les voir jouer ensemble et s’éclater, délirer ensemble comme ils l’ont fait sur ce titre là.
Concernant le succès du groupe et la durée de celui-ci dans le temps, la recette reste intacte : paroles engagées sans tomber dans le militantisme pur, franches interactions, et un rythme impétueux qui ravive l’esprit punk de leurs débuts tout en chantant la France contemporaine avec dérision et tendresse. Le public se retrouve comme à la maison, fidèle, parfois intergénérationnel, toujours prêt à chanter en chœur et à danser.
Un vent de fraicheur arrive sur le festival avec la musique très festive et dansant de Celkilt, l’espace d’un instant le site du château se transforme en une sorte d’immense pub en plein air, Cornemuse, violon électrique, riffs saturés et humour désinvolte : la recette Celkilt fonctionne à plein régime. Une énergie communicative, portée par un groupe soudé et rodé, enchaînant tubes festifs et morceaux plus engagés, sans jamais baisser le rythme.
Chaque musicien brille, mais c’est l’ensemble qui impressionne : complicité visible, transitions impeccables, et une scénographie simple mais efficace. Les titres “Everyday’s St. Patrick’s Day” ou “Hey What’s Under Your Kilt?” déchaînent les pogos.
Le pari est réussi : petits et grands, jeunes punks ou familles curieuses, tout le monde finit debout. Leur final, explosif, a laissé place à une ovation méritée avant de laisser la scène aux 3 Fromages dans une ambiance déjà brûlante.
Le groupe breton aura l’honneur d’assurer la clôture du festival cette année, ayant déjà vu le groupe en concert à plusieurs reprises je sais qu’on peut s’attendre à un concert où va régner la bonne humeur et effectivement un vent de folie va tout emporter sur son passage.
Le groupe nous entraîne en voyage, vogue à leur côté au fil des titres comme La galère d’un pirate, La botte au cul, C’est pas punk,…, on est tous dans le même bateau et on avance jusqu’à la fin de leur set à grands coups de pogos, de slams, circle pit et on aura même l’occasion de faire un wall of death mais à la sauce 3 Fromages, c’est-à-dire que la violence des corps qui s’entrechoquent va être remplacée par des câlins symbole d’amour et de bienveillance.
Les dernières notes s’envolent dans la nuit et il est déjà temps de rentrer après une très belle soirée.
Un grand merci aux bénévoles qui font que ce festival puisse tourner, un grand merci à toute l’équipe de Bedame productions et en particulier à Grégory pour sa gentillesse et sa disponibilité, cette deuxième édition du festival est encore un succès et monte le curseur encore plus haut pour l’année prochaine.
On a déjà hâte d’y être !!!!


