Le groupe chrétien culte sort « On This Holy Night », un single sombre et inspiré annonçant un nouvel album de Noël. Quarante ans après ses débuts, Stryper n’a pas dit son dernier mot. Le quatuor américain, pionnier du metal chrétien, revient avec un titre audacieux : « On This Holy Night », premier extrait de son futur album The Greatest Gift of All, attendu le 21 novembre. Un morceau qui mêle ferveur spirituelle et noirceur heavy, prouvant que la foi peut encore faire trembler les amplis.
Quand Noël rime avec métal
Sorti symboliquement le 31 octobre — jour d’Halloween — le morceau se veut un contre-pied assumé à la frénésie commerciale et à la vacuité des fêtes de fin d’année. « Nous voulions rappeler que Noël n’est pas seulement une saison de cadeaux, mais avant tout une célébration de la naissance du Christ », explique Michael Sweet, chanteur et guitariste du groupe, dans une récente interview à Blabbermouth.
Musicalement, « On This Holy Night » surprend : riffs massifs, ambiance sombre, tempo lourd — certains y voient une influence directe de Black Sabbath, revendiquée par Sweet lui-même. Loin des sonorités sucrées de leurs précédents albums de Noël (The Yellow and Black Attack, Reborn Again…), Stryper choisit ici la gravité, sans renoncer à ses harmonies vocales et ses solos flamboyants.
Une foi toujours aussi électrique
Formé au début des années 1980, Stryper s’est imposé comme une anomalie dans le paysage du hard rock : un groupe de glam metal affichant fièrement sa foi chrétienne. Versets bibliques sur scène, costumes jaunes et noirs, paroles prêchant la rédemption — tout ce qui pouvait faire lever les sourcils dans une scène dominée par le vice et la démesure.
Mais derrière l’imagerie, le talent était bien réel. Albums comme To Hell with the Devil (1986) ou Soldiers Under Command (1985) ont marqué leur époque par leurs riffs tranchants et leur sincérité. Aujourd’hui, malgré les années, Stryper conserve la même conviction : prêcher par le volume.
Un message spirituel dans un écrin heavy
« On This Holy Night » s’inscrit dans cette continuité : un chant de Noël transfiguré par le métal, une prière portée par des guitares saturées. Le refrain, puissant et solennel, appelle à « ramener Jésus au cœur de Noël », dénonçant la perte de sens de la fête dans un monde moderne obsédé par la consommation.
Si le message pourra sembler appuyé pour certains, la sincérité du groupe reste indiscutable. Et sur le plan musical, la production est solide : riffs incisifs, batterie martiale, voix toujours éclatante de Michael Sweet — une preuve que le groupe, quatre décennies plus tard, n’a rien perdu de sa ferveur.
En attendant « The Greatest Gift of All »
L’album complet promet dix titres : cinq classiques revisités et cinq compositions originales. L’ensemble s’annonce comme un disque de Noël pas comme les autres — à la fois spirituel, lourd, et résolument moderne.
Stryper ne cherche plus à plaire à tout le monde : il prêche à sa manière, entre métal et évangile, sans compromis. Et dans une époque où l’authenticité se fait rare, ce choix sonne presque… miraculeux.