Thalie Némésis : un projet musical aux confins du sombre et du mystique
Né en 2013 dans le sud de la France, Thalie Némésis s’impose comme une entité musicale singulière, à la croisée de la cold wave, de l’industriel et des sonorités ethniques. Porté par une esthétique sombre et introspective, le projet explore des territoires sonores chargés de tension et de mysticisme.
Le premier album, paru chez le label français Infrastition, a bénéficié du savoir-faire du frontman du groupe ukrainien The Nightchild, qui en a assuré le mixage et le mastering. Une première sortie remarquée, qui a ouvert la voie à de nombreuses collaborations internationales avec des artistes venus d’Ukraine, du Royaume-Uni, des États-Unis, de Suède, d’Allemagne ou encore de Colombie. Tous évoluent dans des sphères musicales affines : darkwave, noise, industriel ou expérimentales.
Derrière Thalie Némésis se dessine une volonté claire : repousser les frontières du genre, cultiver l’intensité émotionnelle, et proposer un univers résolument transgressif, à la fois engagé et profondément immersif.
Avec ce nouvel EP, Thalie Némésis livre une œuvre intensément spirituelle et politique. Composé de cinq morceaux qualifiés d’incantations apotropaïques, ce disque s’inscrit dans une tradition rituelle : il convoque la puissance des sons pour repousser malédictions et présages funestes, à l’image des pratiques ancestrales des anciens Grecs et Arméniens.
Porté par une force viscérale, l’EP s’impose comme le cri d’une âme ancienne en guerre, un hymne de résistance nourri de mémoire et de transmission. À travers chants, textures industrielles et nappes mystiques, Thalie Némésis invoque les esprits des ancêtres et célèbre la force intemporelle des femmes.
Plus engagé que ses précédentes productions, ce travail tisse un fil rouge entre traumatismes transgénérationnels et prophétie visionnaire. Au cœur de cette narration sonore, une figure centrale : la Femme archétypale, incarnation contemporaine de Cassandre, celle qui voit venir la catastrophe mais dont personne ne veut entendre la voix. À travers elle, c’est la tragédie arménienne qui est murmurée dans une prolepse noyée par le silence.
Dans cette œuvre, la Femme devient l’allégorie vivante de l’Arménie. Toutes deux se confondent en une même entité blessée et insoumise, hurlant un cri de rage, de mémoire et de révolte — le cri de la Furie.


